Introduction

Ex-consommatrice de pointe qui s'éveille aux joies de la simplicité volontaire et essaie de retrouver au quotidien un lien avec la nature et une douce décroissance, je partage principalement ici mes découvertes et repérages, des bouts de cheminement et mes lectures.

24 avril 2007

Livre du moment: The History of Love

Nicole Krauss
The History of Love

J'avais dévoré deux livres incroyables de Jonathan Safran Foer, Extremely loud and incredibly close et Everything is illuminated, tout en convoitant de lire ce livre de Nicole Krauss.
Ce n'est qu'après que j'ai appris que ces deux-là formaient un couple. Et non, effectivement, ça ne veut rien dire et ça n'est pas important, mais c'est un joli clin d'oeil...

Mais donc j'en suis au tiers de celui-ci et dans ces instants magiques où l'on découvre un nouvel écrivain de ce genre.

La simplicité? Oui mais volontaire alors!

Depuis quelque temps, grand vent de changement dans le quotidien. On trie, on jette, on recycle, on donne, on modifie, on adapte doucement ses habitudes à ses convictions,… Bref, on tente de retourner à l’essentiel, de se désencombrer – et la perspective d’un déménagement dans l’année motive énormément!
Je n’ai découvert qu’en cours de route, lors de mes pérégrinations sur Internet, que tout cela n’était pas original comme certains pourraient tenter de me le faire penser, mais assez répandu (à comprendre dans le sens d’une minorité, bien entendu – oui c’est logique)(si). Le fait que Reginakakou parlait l’été dernier avec délices d’un livre sur la simplicité aurait dû me mettre la puce à l’oreille…

Je rentrais sans le savoir dans le mouvement de la Simplicité volontaire… La simplicité volontaire, c’est une manière d’aller vers la frugalité, de se défaire de l’inutile, de vivre avec moins de possessions mais plus d’humanité – un art de vivre souvent associé à l’écologie et qui se retire du chemin de la société de consommation (et de tous ses gadgets gratuits ou non). Une façon de ne plus s’appuyer constamment sur la consommation effrénée qui peut aisément nous transformer en assistés.

« Volontaire » dans le nom, ce n’est pas là que pour faire pas joli. Volontaire car c’est un choix, une définition de sa propre façon de vivre par soi-même – et non par la pub, par exemple. Reprendre le contrôle de sa vie au lieu de suivre le courant les yeux fermés.

Le Réseau québécois pour la Simplicité volontaire est né en 2000, et définit cinq raisons qui amènent généralement les gens sur ce chemin :
- parce que leur situation financière n’a plus de sens, qu’ils n’arrivent pas à rejoindre les deux bouts ;
- parce qu’ils voient leur vie passer en coup de vent, n’ayant pas de temps pour en prendre conscience, pour la vivre vraiment et pour faire ce qui pourrait réellement lui donner un sens ;
- parce qu’ils se préoccupent de l’environnement et qu’ils prennent conscience du gaspillage qu’entraîne notre style de société ;
- parce qu’ils sentent le vide de leur vie meublée par la consommation, mais qui ne laisse pas de place au développement de leur spiritualité ;
- parce qu’ils prennent conscience des inouïes disparités qui caractérisent ce monde dans lequel nous crevons à cause de notre surconsommation alors qu’ailleurs on manque de l’essentiel.

Rien n’empêche d’y arriver autrement, voire de ne pas suivre à la lettre toutes leurs pistes – le dogme, en toute chose, est dangereux…

Une des bouffées d’air frais, c’est l’autonomie qui en découle. Quand on se rend compte qu’on est incapable de produire quoique ce soit par soi-même et que chaque choix passe par la carte de crédit (achat ou appel d’un pro), cela fait froid dans le dos. En (ré)apprenant à faire soi-même, on fait avancer beaucoup de choses, et pas que pour soi. Et l’incroyable satisfaction que cela peut apporter… voire l’éclat de rire aux premiers essais complètement ratés de pain maison et autres folies !


Pour en savoir plus :
Présentation sur Wikipedia
Réseau québécois pour la Simplicité volontaire
Decroissance.info - Site dédié à la décroissance et à la simplicité volontaire
Psychologies - un article très léger sur une façon de débuter dans cette voie
Méthodes pour économiser dans une optique de simplicité volontaire par François Privé
Groupe de discussion
Simple pratique - résultats de ces discussions présentés sous forme de dossiers
La simplicité volontaire sur Bio-Blog

20 avril 2007

Les Beach Boys version guerrière

Je sais, on s'attendrait plutôt à ce genre de message chez MyLove qu'ici où l'on se voudrait plus environnementale à priori, mais n'empêche. Alors soit, un brin de politique sur Neptune, une fois n'est pas coutume - ou justement la politique serait la norme ici, suivant la définition... Et merci à la Reine du Pastitsio pour l'info.
Bref, rapide coup d'oeil sur les USA. John McCain est un des prétendants républicains à la Maison Blanche et hier, lors d'une réunion électorale en Caroline du Sud, on lui a demandé quand les USA allaient envoyer un "message par avion" à l'Iran. La réponse: fredonner deux portées de "Bomb Iran" sur la musique de "Barbara Ann" des Beach Boys. Il paraîtrait qu'il aurait voulu mettre de l'humour pour alléger un sujet difficile. Hop, vidéo témoin sur You Tube (44 secondes).
Mais à part ça, tout va bien.

Livre du moment: Amazone

Maxence Fermine

Amazone

Au cours de ma grande période Baricco, j'avais découvert l'an dernier Fermine et ses magnifiques Le Violon noir, Neige, Opium et L'Apiculteur.

Je poursuis mes rêveries avec celui-ci, entre musique et fleuve rouge...

17 avril 2007

Une sacrée empreinte... écologique

Au cours d’un week-end récent où nous recevions toute une troupe d’amis, le calcul de l’empreinte écologique de chacun est tombé sur la table au détour des conversations. Armé d’un test de l’Institut bruxellois pour la gestion de l’environnement qui traînait là, chacun a calculé l’impact de ses comportements alimentaires, qui compte en gros pour un tiers de l’empreinte écologique totale. Grand désarroi au moment des résultats, sur neuf personnes présentes nous n’étions que deux à ne pas utiliser plus de ressources que celles à disposition pour notre alimentation…

Suite à cette aventure, je suis allée calculer mon empreinte écologique totale et, horreur, même en ayant modifié déjà un bon nombre de mes comportements de grande consommatrice repentie, j’abuse encore énormément de la planète – il en faudrait 1,7 pour que tout le monde puisse mener le même train de vie que moi à l’heure actuelle. Je me console en sachant que la très mauvaise isolation de l’appartement que je loue a une bonne part de responsabilité dans le résultat, ou encore que nous devons très prochainement passer à un fournisseur d’électricité « verte », mais ce n’est là que mauvaise excuse – ça lui fait une belle jambe à la terre, que je puisse dire « c’est pas ma faute ! », le résultat pour elle est le même. C’est parti pour continuer sur cette voie et réduire au mieux cette empreinte déshonorante…

Alors qu’est-ce que c’est quoi, l’empreinte écologique ? En gros, cela correspond à la surface (de planète, donc) nécessaire pour produire ce que l’on consomme et pour gérer les déchets que l’on rejette. La parcelle de terre que l’on s’approprie sans s’en rendre compte. Différents aspects sont pris en considération : mode de production d’électricité, de déplacement, consommation d’eau, de viande, etc. Pour la (les !) définition(s) complète(s), voir l’entrée Wikipedia.

Les résultats sont généralement édifiants, et aident à prendre conscience du monde dans lequel nous vivons. Et les tests sont souvent assortis au final de pistes pour modifier ses comportements. Où l’on voit que la litanie « de toute façon c’est les industries et les gouvernements qui doivent changer, nous on n’a aucun impact chacun seul de notre côté » ne relèvent pas de la vérité.

Alors, prêts à connaître l’impact réel de votre façon de vivre ? Suivez les tests :

Earthday Network (par pays et par langue)
Agir 21
WWF Belgique
Bruxelles Environnement
Australian Conservation Foundation (en anglais)

13 avril 2007

De l'importance de casser ce verre-là

Pour toutes celles et tous ceux qui sont près de Bruxelles et qui l'ont ratée la première fois, je recommande incroyablement de foncer voir la reprise de Verre cassé à partir de ce soir et jusqu'au 15 mai au Théâtre de Poche.

Humanité, humour subtil (l'humour que y a pas un néon dessus qui prévient à grand facas que c'est drôle, donc), piques politiques, le tout par quatre acteurs magiques, en toute simplicité, et qualifié de "sorte de Bukowski congolais" pour un portrait grinçant de l'Afrique contemporaine.

Voilà ce qu'en disait MyLove le lendemain de la veille.

"Mais c'est gratuit!"

Souvent il m'arrive de devoir me battre pour ne pas consommer. Je ne parle pas de résolument décider de ne pas acheter quelque chose, mais d'affirmer et répéter ses positions pour ne pas se retrouver avec la gadgetterie de consommation qui prolifère éhontément.

Petit exemple de harcèlement ordinaire et tout à fait légal.

Succombez par exemple à vos bas instincts en allant dans une grande surface vous acheter votre parfum car le flacon à domicile est vide ou quasi. Déjà, vous regrettez d'être encore trop faible pour acheter du parfum alors que ça n'est pas naturel du tout et plein de mauvaises substances et allergène etc., mais voilà vous payez par l'inconfort de cette traversée le prix de vos failles en cours de résolution.
Lorsqu'enfin votre tour vient à la caisse, vous devez vite intervenir lorsque votre achat (tout petit de taille) est immédiatement glissé dans un sac en plastique.
- Non merci, j'ai mon sac, ça ira.
Réponse habituelle, accompagnée d'une surprise méfiante dans les yeux:
- Vous êtes sûre?
Une fois ce premier problème réglé, restez bien sur vos gardes, le moment le plus difficile arrive.
- Non merci, je ne souhaite pas d'échantillons
(pause d'incompréhension choquée)
- Vous êtes sûre?
- Oui.
- Mais vous ne voulez pas découvrir les autres parfums?
- Non merci, j'ai le parfum qui me convient, que je viens de racheter d'ailleurs.
- Mais c'est gratuit madame!
La parade pour calmer tout le monde face à la panique teintée d'incompréhension: proposer de donner les échantillons refusés à la personne derrière soi. Jusqu'ici, personne n'a décliné l'offre…

Mais ailleurs encore.

Là où il m'arrive encore d'aller de temps en temps m'acheter un sandwich à midi, et où pour "fidéliser la clientèle" (oh la jolie expression) ils offrent des petits chocolats à chacun(e). Le cirque habituel: "Vous êtes sûre? – Mais c'est gratuit!"
Pire encore, on me les a un jour glissés de force dans le sac.
- C'est gentil mais je n'en veux pas, merci.
- Vous les voudrez sûrement tout à l'heure.
- Je ne pense pas.
- Allez, tout le monde a le droit de se faire plaisir, et puis c'est gratuit!
Ce jour-là je ne m'en suis pas sortie, j'ai fini par les offrir à un collègue.

Apparemment, dans notre belle et grande société où l'on est censé vouloir toujours plus et plein de tout, surtout de l'inutile, refuser quelque chose de gratuit serait profondément choquant. Limite délinquant.

J'en conclus que je suis apparemment une sacrée hooligan.

10 avril 2007

The Meatrix & Store Wars

Trop déprimante, la réalité en face des documentaires sur la nourriture industrielle dont je parlais récemment ? Voici de quoi s’informer en s’amusant, avec des petits bijoux d’animation militante d’inspiration cinématographique.

Le lien a beaucoup circulé par email, nombreux sont donc ceux qui l’ont déjà vu : The Meatrix détourne le synopsis du film (ha-ha) The Matrix en suivant un cochon d’élevage qui choisi de se libérer de ses illusions et découvre la réalité de son environnement. Deux suites sont également disponibles, en anglais uniquement. The Meatrix II – Revolting envoie le cochon Leo faire de la castagne dans une usine de produits laitiers, et The Meatrix II ½ visite les coulisses des hamburgers de fast foods. Au-delà des films, plus d’informations et des pistes à suivre pour ne plus cautionner ces industries.

Mais il y en a également pour les végétariens avec Grocery Store Wars (en anglais uniquement), créé pour l’Organic Trade Association – un peu plus long, mais il dure toujours moins de cinq minutes. Le concombre Skywalker tente d’y secourir la Princess Lettuce des légumes passés du côté obscur de la ferme… Et oui, La guerre des étoiles se rend au supermarché. Ici aussi, des informations et pistes complètent la vision. May the farm be with you…

8 avril 2007

Trolls et Légendes

Long week-end, on en profite pour se rendre à Mons et profiter du festival Trolls et Légendes dont on avait raté la première édition il y a deux ans. Cette année, le thème (figure de style obligatoire des festivals, pour je ne sais quelle raison) est Magiciens et Sorciers.
Animations, marché médiéval, avec un peu de chance l'occasion d'assister à la rencontre avec Alan Lee, et danser le soir sur les musiques des magnifiques Omnia et Faun, voire redécouvrir Urban Trad.
Je vous laisse, j'ai un monde parallèle à aller investir...

6 avril 2007

Rouler tue, voler tue

Les pétitions, c’est pour les jeunes ? On se souvient souvent en avoir signé à la pelle à l’adolescence, avant de rentrer dans le rang, puis beaucoup moins. Or aujourd’hui, il est clair que les deux pouvoirs – faciles à ignorer car non mis en avant – qui nous restent sont ce que nous consommons (ou non – on y reviendra) et ce que nous exprimons notamment par la voie des pétitions.
C’est pourquoi j’en relaye une nouvelle ici, qui s’adresse aux politiciens belges en vue des élections législatives de juin, et qui concerne la pollution des voitures et des avions. Non, ce n’est pas une pétition anti-voitures ou anti-avions, elle demande simplement la suppression de la publicité commerciale pour ces moyens de transport. Un parallèle immédiat : les publicités pour l’alcool et la cigarette, qui ont elles aussi perdus leurs droits il y a quelques années sans que ces substances soient interdites. Un moyen comme un autre de limiter le mal.
Extrait du texte:
[…] la publicité commerciale pour les voitures et les voyages en avion augmente effectivement la consommation de ces produits et services, impose à tous des images et des slogans largement contraires aux enjeux de notre époque, retarde et empêche la mise en œuvre de solutions publiques aux problèmes écologiques, économiques et sociaux liés aux transports polluants.

Pour tous ceux qui se sentent concernés, la pétition se trouve ici. Elle est soutenue par 4x4info, Les Amis de la Terre, Friends of the Earth Flanders & Brussels, Inter-Environnement Bruxelles, Inter-Environnement Wallonie, R.A.P. Belgique et Respire asbl.

3 avril 2007

Les gestes simples: les escaliers

Parmi les petites révolutions mentionnées dans Comment le sport vient aux fainéant(e)s, un détail supplémentaire – loin d’être parfait à l’heure actuelle ou d’être purement lié à des considérations sportives. Les escaliers. Ce sont des engins assez incroyables, composés d’un nombre variable de marches, menant généralement d’un endroit à un autre situé plus haut ou plus bas. Nos ancêtres qui n’avaient pas l’électricité avaient inventé ce stratagème pour pallier au manque cruel d’ascenseurs et d’escalators – il fallait bien qu’ils trouvent quelque chose s’ils ne voulaient pas s’étendre constamment à l’horizontale.
Aujourd’hui, nous n’avons plus besoin de ces amisheries pour grimper ou descendre. N’empêche. Moi j’aime les escaliers, et j’essaie de le leur montrer le plus souvent possible. Il ne faut pas les attendre, ils ne tombent pas en panne, ils ne sont pas bondés, ils ne font pas de bruit, ils ne consomment pas grand chose,… et ils font les cuisses.
Au quotidien, malgré des préjugés faisant croire le contraire, ils représentent la liberté. Chacun son rythme, son espace, sa responsabilité. Révolutionnaire. Et parfait pour les claustrophobes de toutes variétés. Seulement voilà, c’est comme écrire à la main, on ne sait plus trop comment ça fonctionne. Un truc de base : commencer par les prendre à la descente... Et quand je les prendrai également à la montée, je n’hésiterai pas à vous le signaler!

Livre du moment: Life of Pi

Yann Martel

Life of Pi

Depuis le temps qu'on m'en parle, j'en finis presque par adopter la référence à Richard Parker comme naturelle, alors que non.

De la peine à rentrer tout de suite dedans (bon, aussi, juste après Primo Levi, hein...), mais là j'atteins doucement le rythme de croisière.