Introduction

Ex-consommatrice de pointe qui s'éveille aux joies de la simplicité volontaire et essaie de retrouver au quotidien un lien avec la nature et une douce décroissance, je partage principalement ici mes découvertes et repérages, des bouts de cheminement et mes lectures.

8 août 2007

Démonter Ikea

Depuis notre déménagement, MyLove et moi sommes en chasse (lente) d'une garde-robe: nous avions des placards intégrés dans l'appartement précédent, et depuis un mois nos vêtements traînent de-ci de-là sans mobilier fixe. Et la litanie que nous entendons à chaque mention de ce fait est: Mais vous n'avez qu'à aller chez Ikea!
Et plus cette simple réflexion apparemment innocente revient, plus c'est agaçant, mais surtout plus on peut y voir l'immensité du symptôme Ikea, supermarché du meuble qui occulte l’existence de toute alternative dans l’esprit de la majorité. Ikea c’est simple, pas cher et rapide, sans avoir à se poser de question… Ce dernier élément étant comme toujours une alarme à laquelle réagir.

Regardons les choses en face: avant de faire vraiment attention à notre façon de nous comporter, nous avions beaucoup pratiqué Ikea aussi. Notre lit vient de chez Ikea, nos bibliothèques viennent de chez Ikea, nos bureaux viennent de chez Ikea,… Bref, le mobilier typique des trentenaires de la Génération X. Mais justement, à force ça donne un peu le vertige. Et puis on creuse, même pas beaucoup, et là c'est la nausée.

Ikea c’est le dieu de la consommation immédiate, impulsive et jetable. Un symbole puissant de la mondialisation, l’enseigne idéale du consommer pour être heureux, le roi du gaspillage irréfléchi. Ikea est bien dans son époque, c’est sûr. Moi, je n’ai pas besoin d’aller plus loin, je vois ça et j’arrête d’y aller – visions d’abattoirs de pensée, merci.

Mais il y a aussi le manque de transparence de l’entreprise, qui a construit une structure juridique opaque qui ne laisse rien filtrer. Il y a aussi les salaires dérisoires de ceux qui fabriquent ces meubles qu’ils ne pourront jamais s’offrir, et leurs conditions de travail pas fameuses – ah oui, Ikea c’est pas cher, il faut bien que les économies viennent de quelque part… En Inde, par exemple, ils sont payés 1,60 euros par jour, le mini-minimum légal (Monde diplomatique, décembre 2006).
Il y a aussi l’impact environnemental de tous ces meubles transbahutés aux quatre coins de la planète et dans des matières peu respectueuses. Oui, on me dira qu’ils utilisent du bois FSC (10%), certes, mais ils n’apposent pas le label sur les produits (Novethic, décembre 2006), alors comment s’y retrouver et promouvoir le choix responsable et informé ?

Pour plonger dans la face cachée d’Ikea et se faire une meilleure idée, rendez-vous sur le site de la campagne Oxfam « Ikea : un modèle à démonter ». Au catalogue: des documents, un livre, un documentaire et le bilan d’un an de campagne.


PS: on a finalement trouvé notre garde-robe - dans un petit magasin tenu par deux personnes dont l'un nous a fait gratuitement la livraison, conseils et causette à la clef... Une autre humanité.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

"Mais vous n'avez qu'à aller chez Ikea!"
J'entends que ça aussi au bureau... pffff. J'essaie même plus d'expliquer, c'est une cause perdue.

Anonyme a dit…

Je suis passé devant les conteneurs poubelles d'un des magasins IKEA au moment du changement de catalogue 2008/2009 vous n'imaginez pas... tous ce qui n'est plus au catalogue 2009 et qui se trouvait dans les stocks c'est retrouvé directement à la poubelle; dans son emballage d'origine.
Monsieur Ikéa, après avoir utilisé des ressources pour fabriquer, transporter, il en faut des nouvelles pour détruire ce qui est neuf.
Au fait vous savez qu'il y a des gens dans le besoin qui n'ont pas les moyens de s'offrir ce que vous jetez.